Petite, je me demandais souvent quelle pouvait bien être ma passion : tout le monde semblait en avoir une sauf moi. Adolescente, ce questionnement a continué. J’ai commencé à avoir un début de réponse : l’humain. Vaste domaine. Progressivement, les choses se sont précisées. L’adulte étant déjà très formaté et parfois désespérant, ce qui me passionnait c’était l’enfant. Pas l’esprit d’enfance au sens insouciance, non. La vie n’est pas insouciante. L’enfant. Cette merveille. Ce grand potentiel. Cette leçon de vie.
Ah ce confinement ! …
Je savais que ce qui me manquerait le plus ce serait ma famille
et le relais qu’elle représente dans mes semaines.
Malgré tout j’ai abordé au départ cette période de façon très positive.
Je voyais ce qu’elle allait pouvoir nous offrir.
Du temps en famille, l’occasion de profiter de notre jardin,
du recul pour mieux appréhender mon activité professionnelle, des heures de formation. Je regrettais juste de ne pas avoir prévu à temps de quoi lire
et je dois dire que ça a été un gros manque dans cette période. Je dis toujours à mon mari que le jour où je ne pourrais plus bouger je voudrais pouvoir lire. Et si je ne peux plus lire, qu’on me fasse la lecture serait un vrai cadeau !
Il y a des joies que je n’avais pas anticipées : le soleil,
un commencement de compte instagram créatif
facilité par le challenge photo lancé par ma collègue Alicia.
La demi-heure quotidienne de prise de vue
a été une réelle pause solitaire et paisible pour moi.
Dommage que je me sois arrêtée en route au bout de quelques jours.
J’espère encore rattraper les thèmes inspirants auxquels je n’ai pas encore répondu. Lire la suite de « Dé-Confinement 2020 »→
Etre indépendant, c’est beaucoup de solitude dans notre travail.
La rencontre de nos clients n’est qu’une étape du processus.
C’est celle que nous préférons mais ce n’est qu’une petite partie de notre temps.
C’est pour créer du lien entre photographes indépendants
que Marie a créé un groupe sur Facebook nous permettant de nous rencontrer régulièrement dans l’année et de nous entraider semaine après semaine.
Un jour, Doriane nous a proposé de mettre en place des binômes
pour que chacun tire le portrait de l’autre afin de l’utiliser sur son site internet.
Le tirage au sort m’a remise sur le chemin d’Aurore. ❤
J’ai donc réalisé ses portraits et elle a réalisé les miens.
Place à ses images.
🙂
Les portraits que j’ai réalisés pour Aurore sont par ici.
Je me rends compte que je n’avais pas encore pris le temps de vous raconter cette aventure. Il y a un an, Mathieu allait se faire opérer. S’en sont suivis 2 mois pendant lesquels il a déserté le lit familial. Je me suis donc retrouvée en tête à tête avec Gabrielle qui n’avait pas encore 18 mois. Chaque matin, le même rituel. Cela faisait déjà un peu plus de 6 mois qu’elle était chez nous : le lien créé se renforçait jour après jour. J’ai tellement attendu de vivre des petits instants fugaces du quotidien que je ne voulais pas ne pas en garder de trace. Evidemment, en tant que Maman ET photographe, je ne suis que rarement sur nos images de tous les jours. J’ai donc décidé de faire appel à Paul. Pourquoi Paul ? Parce que depuis toujours je me régale avec ses images. Depuis toujours je les admire avec des étoiles plein les yeux. Depuis toujours je trouve une justesse et une précision enviable dans ses compositions. Régulièrement, elles ont sur moi un « effet wahou ». Ce ne pouvait donc être que lui.
Pour tout vous dire, je ne crois pas avoir osé le contacter directement. Il me semble que j’ai d’abord demandé à mon groupes de confrères qui parmi eux se sentait prêt à faire un tel reportage dans la maison peu éclairée qui est la mienne. Paul a répondu le premier, me confirmant qu’il serait ravi de s’en charger. J’étais aux anges. J’ai donc fait ce que vous avez à faire quand vous souhaitez réserver une séance avec un photographe : le contacter via son site. J’ai écrit un message digne de ceux que j’apprécie de lire quand vous me faites l’honneur de me choisir pour vos souvenirs photographiques. J’y ai parlé vrai, en toute transparence, exposant mes émotions, mes attentes et les challenges que j’anticipais.
Un matin, il s’est procuré une voiture et il a fait la longue route qui nous sépare. J’étais hyper émue de savoir l’expédition qu’il acceptait de mettre en place pour notre famille toute fraîche. Il est arrivé, Mathieu l’a accueilli, nous avions anticipé certains détails comme le babyphone pour entendre quand Gabrielle se réveillerait à mes côtés. Et quand il a entendu les premiers signes, il est monté tellement discrètement que je ne l’avais pas remarqué. Je suis restée attentivement dans notre bulle mère-fille après avoir décelé sa présence jusqu’à ce que Gabrielle l’aperçoive à son tour. Je l’avais évidemment préparée à cet évènement et elle s’est acclimatée à cette nouvelle présence en quelques secondes à peine. Elle a évidemment interagi avec lui puisque seuls nous adultes sommes capables de réellement faire comme si de rien n’était. Je dirais même que c’est notre bouée de secours de nous concentrer sur nos enfants.
Personnellement, c’est carrément mon point d’ancrage en tant que photographe de me concentrer d’abord sur vos enfants qui créent sans le savoir le lien entre vous et moi. Oui, je suis passée de l’autre côté de l’objectif avec ma fille (et un peu mon mari) et c’était très chouette. Vivre ces moments du quotidien et les (faire) immortaliser : quelles merveilles ! Faites-moi vivre de tels moments, partagez avec moi vos instants si précieux du quotidien, vous n’en garderez qu’un souvenir encore plus durable. Et si vous voulez confier cette « plume » plutôt à Paul, vous trouverez l’article qu’il a fait sur notre routine du matin sur son site où vous pourrez le contacter pour la vôtre.
Il fallait que je vous en parle. Je filtre assez sévèrement les livres destinés à ma fille. Quand j’en achète un, il suffit d’une seule et unique phrase qui ne soit pas complètement en accord avec mes convictions et ce que je veux lui transmettre pour que je repose le livre dans les rayons.
Lorsqu’il s’agit d’un livre récupéré ou qui lui est offert, si l’ensemble est correct mais qu’une phrase pose problème, je la modifie à la lecture, je la tourne dans un sens plus positif. Cette astuce n’est pas infaillible puisqu’il suffit que quelqu’un d’autre s’attelle à la lecture pour qu’elle découvre ce qui est vraiment écrit. Et puis, de toute façon, un jour elle saura lire donc elle verra les phrases initiales par elle-même.
Fin décembre, j’ai passé tout mon temps de retouche à écouter en parallèle des interviews de reporters de guerre.
Parmi eux, il y a eu cette vidéo de Véronique de Viguerie. J’ai été fascinée par les images de grande qualité que j’ai pu y découvrir. Mais j’ai aussi commencé par être choquée par la façon qu’elle a eu de vouloir à tout prix se rendre dans un lieu où personne n’allait pour booster sa carrière. Heureusement, la suite de son récit m’a montré les leçons d’humilité qu’elle a rencontrées et j’ai mieux compris l’engagement qui a suivi de sa part.
Toujours est-il qu’écouter ces grands reporters m’a remise face à ma petite réalité quotidienne. J’ai eu un grand sentiment d’inutilité et en même temps il est très clair pour moi que jamais je ne prendrais les risques fous que ces professionnels prennent. En réfléchissant plus loin, j’ai réalisé que mon domaine de photographie avait son utilité également puisqu’il documente aussi des évènements de la vie quotidienne, certes plus familiaux. Lire la suite de « Les domaines photographiques qui m’intéressent »→
Vous aussi, quand vous étiez petite ou ado, vous aviez fait toute une liste des prénoms que vous aimiez bien ? Autant vous dire qu’une fois mariée, aucun des prénoms de ma liste ne plaisait à mon époux et il a fallu tout reprendre à zéro.
C’est quand la dernière fois que tu t’es sentie vraiment heureuse ?
Cette réplique d’un film dont je n’ai plus le nom en tête m’avait amenée à me poser la question à moi-même. Il y avait bien un moment de plénitude qui était resté dans ma tête au moment où je m’interrogeais, alors que je n’avais pas encore la joie d’être Maman.
Il y avait un dimanche après-midi d’automne où nous avions décidé d’aller explorer un endroit que nous ne connaissions pas et qui se trouvait au bord du Rhin, côté allemand.
Ce jour-là, nous nous sommes installés sur une magnifique plage de galets et nous avons mangé des amandes en faisant des ricochets. Tout simplement. Un moment hors du temps. Un des rares moments où j’avais pu oublier ma peine de ne pas être Maman sans pour autant être envahie de distractions. Un moment simple, au bord de l’eau, avec le soleil qui descendait derrière les arbres. Un moment dont il me reste quelques photos que j’avais longtemps affichées sur le frigo pour me rappeler que malgré mon chagrin, la vie m’offrait de jolis moments de bien-être.
Je ne suis pas accroc à mon téléphone. Je trouve juste que c’est un ustensile très pratique.
Oui, je l’utilise pour tout. Je gère mes comptes bancaires, je lis mes mails et j’y réponds, je consulte mes messages, je regarde mes notifications sur les réseaux sociaux, je téléphone, je suis mon budget, je fais mes démarches administratives, je déclare mes revenus, je mets à jour ma situation, je compare les prix, je découvre des entreprises, je commande ce dont j’ai besoin, je fais mes listes, j’enregistre mes contacts et leurs anniversaires, j’organise mon travail, c’est mon livre de recette, c’est ma calculatrice, c’est mon agenda, c’est mon appareil photo du quotidien (mais ce n’est pas mon album photo, je les imprime pour en faire un vrai), c’est mon scanner, c’est mon mp3, c’est mon GPS, c’est mon pense-bête, c’est mon réveil (programmé le moins souvent possible pour respecter un rythme naturel), c’est ma lampe torche, c’est mon magazine, c’est ma revue de presse, c’est mon accès à l’actu, c’est mon dictionnaire, c’est mon encyclopédie (celle qui m’a permis de répondre à cette question que j’entends trop souvent : « mais à quoi servent les guêpes? »).
Depuis que ma merveilleuse fille est arrivée, les seuls moments où je n’avais pas à m’occuper d’elle, je les ai utilisés pour travailler. Nous avons même choisi, depuis début mai, de faire appel à une Nounou le jeudi de 9H à 17H afin de me garantir une plage de travail hebdomadaire SANS AUCUNE PERTURBATION.
Chaque jeudi, j’espérais secrètement finir avant 17 heures pour avoir enfin un moment rien que moi TOUTE SEULE. Sauf que chaque jeudi, je finissais maximum 10 minutes avant l’horaire de retour à mes responsabilités maternelles.
Et puis c’est arrivé le 12 août, au bout de 3 mois. J’avais tout terminé à 15H. 2 heures devant moi avant le retour de ma fille et de sa nounou qui étaient parties se promener.