Dé-Confinement 2020

Dans cet article, les images que j’ai réalisées pour le #challengephotoalicia

<3

Ah ce confinement ! …
Je savais que ce qui me manquerait le plus ce serait ma famille
et le relais qu’elle représente dans mes semaines.
Malgré tout j’ai abordé au départ cette période de façon très positive.
Je voyais ce qu’elle allait pouvoir nous offrir.
Du temps en famille, l’occasion de profiter de notre jardin,
du recul pour mieux appréhender mon activité professionnelle, des heures de formation. Je regrettais juste de ne pas avoir prévu à temps de quoi lire
et je dois dire que ça a été un gros manque dans cette période.
Je dis toujours à mon mari que le jour où je ne pourrais plus bouger
je voudrais pouvoir lire.
Et si je ne peux plus lire, qu’on me fasse la lecture serait un vrai cadeau !

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-1

Il y a des joies que je n’avais pas anticipées : le soleil,
un commencement de compte instagram créatif
facilité par le challenge photo lancé par ma collègue Alicia.
La demi-heure quotidienne de prise de vue
a été une réelle pause solitaire et paisible pour moi.
Dommage que je me sois arrêtée en route au bout de quelques jours.
J’espère encore rattraper les thèmes inspirants auxquels je n’ai pas encore répondu.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-2

Et puis il y a eu des difficultés.
J’étais assez loin de les imaginer.
Il y a eu une sorte d’usure, de fatigue.
Une baisse d’enthousiasme pour la vie de Maman
que je n’aurais jamais voulu ressentir.
Des bombes à désamorcer entre ma fille et son père.
J’ai baissé les bras concernant les écrans :
sans sorties, ils ont été un peu nos sauveteurs de parents crevés.
J’en ai honte. Je suis intimement convaincue que c’était mauvais.
Mais c’était certainement aussi un moindre mal.
J’ai ressenti une vraie spirale infernale de désengagement.
Mes convictions ont été bien malmenées.
Je les ai gardées intérieurement mais je ne les ai pas tenues concrètement. 

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-5

Pour Gabrielle, ce sont les 3 premiers jours qui ont été les plus durs.
Elle pleurait 20 fois par jour de ne pas pouvoir sortir du jardin
et surtout de ne pas pouvoir aller voir nos proches.
Elle qui ne pleure quasiment jamais…
Une bonne discussion a permis d’apaiser son sentiment d’exclusion.
Les appels vidéos ont été d’un grand secours.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-6

J’avais envisagé que nous ne pourrions pas sortir avant fin avril.
Me fixer des objectifs plus lointains que ceux annoncés officiellement
a toujours été pour moi une façon de tenir le coup jusqu’à la réelle limité annoncée.
Une vraie stratégie que j’ai mise en place
dans les multiples salles d’attente de ma vie.

Le prolongement jusqu’à mi-mai a été un véritable coup de massue.
Je me fixais fin avril pour tenir jusqu’à mi-avril.
Que sont 15 petits jours de plus
par rapport au délai intérieur que j’avais imposé à mon mental ?
Ils ont représenté un mois. Réellement.
Je me disais que j’allais tenir plus loin en sachant que je serais libérée avant.
Et finalement ça a été le contraire.
J’ai vraiment pour habitude d’envisager le pire
le plus sereinement possible pour me donner une chance d’assurer
et d’avoir une bonne surprise plutôt qu’une grosse déception.
J’espérais au moins fêter les 20 ans de ma soeur, le 7 mai.
Et j’ai été absente. Un réel crève-coeur. J’en pleure.
Pour une fois, ma stratégie d’envisager le pire délai possible n’a pas été suffisante.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-11

Plus ça avançait, plus ça devenait difficile.
J’ai beaucoup envié mon mari d’avoir ses visio-conférences
régulièrement et tranquillement.
J’ai beaucoup envié ceux qui peuvent télé-travailler en paix.
Trouver du temps toute seule a été la mission la plus difficile pour moi.
J’ai fini par en trouver en relâchant sur les écrans et en faisant en sorte que ma fille
qui ne fait pas de sieste et dort autant d’heures que moi la nuit
veuille bien rester parfois avec mon mari.
Sans jamais toutefois me sentir vraiment ressourcée par ces moments…

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-8

C’est seulement fin avril que je me suis autorisée à
aller faire un tour dans mon kilomètre de rayon en y emmenant ma fille.
J’ai ressenti une telle bouffée de liberté en ouvrant le portail du jardin
que j’ai réalisé d’un coup que ce n’était pas aussi facile à vivre pour moi
que ce que je m’étais laissée croire jusque là.
J’ai réalisé à quel point ce confinement était plus dur
que ce que mon optimisme m’avait forcée à avaler.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-9

Rester en famille chez soi, l’idée m’était agréable.
Il a été presque humiliant de réaliser que ça ne suffisait pas à mon équilibre.
Depuis cette première sortie sous attestation,
nous sommes sorties plus régulièrement. Pas tous les jours.
Mais nous avons arrêté de nous cantonner coûte que coûte à notre jardin.
Je peux dire que ces sorties ensoleillées ont été de vrais moments de plénitude.
Je regardais ma fille marcher
et je me disais que j’étais là où j’avais toujours rêvé d’être.

Que je vivais enfin les joies familiales et maternelles que j’avais tant désirées.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-3

J’attends beaucoup de cet après-confinement.
J’espère y retrouver un équilibre dont j’ai perdu toute trace pour le moment.
Je ne sais même plus imaginer comment il était avant.
J’attends beaucoup et en même temps je ne veux pas trop attendre
pour ne pas être trop déçue.

Des projets sont tombés à l’eau,
des vacances près de la mer pour mes 30 ans qui ne pourront pas avoir lieu.
Toute une organisation à repenser pour mon activité professionnelle
avec les nouvelles précautions qu’on nous demande de prendre.
J’ai parfois eu envie de tout envoyer valser.
Heureusement, ce n’est pas le sentiment général.
Il n’a existé que dans des vagues passagères de découragement.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-7

La vie est faite de bons et de mauvais moments.
Dans tous les mauvais moments on peut trouver du positif.
C’est à ça que je me raccroche à chaque fois.

Comme parmi les ressourcements
il y a eu mes promenades mère-fille et mes moments photographiques,
j’ai réalisé que dans ma vie quotidienne habituelle
j’avais laissé la place à des éléments essentiels.
Voilà au moins une confirmation que ce confinement m’aura apporté.
En voilà, une réussite !

Ma fille, je n’en doutais pas.
C’est plutôt le confinement qui m’a fait douter parfois
de mes qualités de mère capable de ne vivre que de sa famille.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-10

Mais la photographie, elle, a été la confirmation que je n’attendais pas.
Combien de fois ai-je douté de l’utilité de mon métier ?
Je ne me rendais pas compte à quel point il me faisait du bien.
Et aux autres aussi.
Quand j’ai regardé mes photos de famille,
je me suis rendu compte à quel point ces souvenirs comptent.
J’ai pu me remémorer comment était ma fille à son arrivée
et réaliser le chemin parcouru. Et il est énorme !
Seules les photographies restent
tout au long de notre vie pour soutenir notre mémoire.
L’écriture en complément.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-4

Se faire photographier,
garder sur papier des souvenirs de ce qui fait nos vies d’aujourd’hui
est précieux pour demain.
Je l’ai réalisé avec force en découvrant à quel point
les photographies de notre passé ont été de réels trésors
dans lesquels nous avons pu puiser en famille.

challenge-alicia-elodiecariregardelavie-12

Mon métier est donc vraiment utile.
Il vous permet de vivre un moment auquel vous aurez tous participé
sans que l’un de vous ne soit exclu parce que « c’est toujours lui qui prenait la photo »,
de refléter votre quotidien ensemble,
de créer les souvenirs auxquels vous vous raccrocherez en souriant
dans les prochaines années, les prochaines décennies.

Alors, qui a besoin d’une séance famille au coucher du soleil cet été ? 
Vous pouvez procéder à votre réservation par ici.