C’est quand la dernière fois que tu t’es sentie vraiment heureuse ? 

Cette réplique d’un film dont je n’ai plus le nom en tête
m’avait amenée à me poser la question à moi-même.
Il y avait bien un moment de plénitude
qui était resté dans ma tête au moment où je m’interrogeais,
alors que je n’avais pas encore la joie d’être Maman.

Il y avait un dimanche après-midi d’automne
où nous avions décidé d’aller explorer
un endroit que nous ne connaissions pas
et qui se trouvait au bord du Rhin, côté allemand.

Ce jour-là, nous nous sommes installés
sur une magnifique plage de galets
et nous avons mangé des amandes
en faisant des ricochets.
Tout simplement.
Un moment hors du temps.
Un des rares moments
où j’avais pu oublier ma peine de ne pas être Maman
sans pour autant être envahie de distractions.
Un moment simple, au bord de l’eau,
avec le soleil qui descendait derrière les arbres.
Un moment dont il me reste quelques photos
que j’avais longtemps affichées sur le frigo
pour me rappeler que malgré mon chagrin,
la vie m’offrait de jolis moments de bien-être.

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C’est quand la dernière fois que tu t’es sentie vraiment heureuse ? 

Si on me reposait la question aujourd’hui,
je pourrais répondre « ce matin »,
pendant ce gros câlin de ma fille.

Si on m’avait reposé cette question hier,
j’aurais pu répondre aussi
par un moment tout récent.

Oui, je fais partie de ces femmes
à qui Simone de Beauvoir n’a jamais vraiment parlé,
parce que je fais partie de ces femmes
qui rêvaient depuis toujours de la maternité.
Non sans en savoir ses parts de lourdeur.
Mais en imaginant très bien ses majoritaires parts de Bonheur.

Je me projette parfois quelques secondes
dans le temps où elle ne vivra plus avec nous.
Et je sais à quel point il va falloir aussi
apprendre à construire mon Bonheur sans sa présence.
Mais pour avoir vécu presque 10 années à l’attendre,
je sais complètement savourer le moment présent,
l’instant qui s’offre à moi.
Et je suis convaincue que quand le jour viendra,
j’aurais été tellement comblée par ces moments de maternité
que je saurais trouver la façon d’être comblée autrement,
en tant que femme presque uniquement.

Mais que ce soit maintenant ou après, je reste moi, tout simplement.
Et moi, je suis celle qui espère.
Oui, je suis celle qui passe sa vie dans l’espérance
et qui veut passer sa vie dans la confiance.
L’espérance et la confiance
que tout ira bien
ou que de chaque mauvais évènement
pourra toujours sortir quelque chose de bon.

La confiance que, quoi qu’il arrive, je suis guidée et capable d’être heureuse.
Pas à chaque minute, j’en suis consciente.
Mais globalement.
Globalement, je suis heureuse.
Globalement, je serais heureuse.

Et toi, c’est quand la dernière fois que tu t’es sentie vraiment heureuse ?